Le 2 juillet 2015, une femme subit dans un Institut de cancérologie une mastectomie totale associée à une reconstruction immédiate par pose d’implants mammaires. Quelques semaines plus tard, une zone de souffrance cutanée avec une petite croûte est observée sur le sein gauche. Une reprise chirurgicale est alors pratiquée pour retirer la prothèse exposée (sans reconstruction immédiate) et pour réséquer la plaque aréolo‑mamelonnaire.
A la suite de ces complications, la patiente saisit la justice. Fumeuse active, elle considère que l’établissement de soins a commis une faute en procédant à la pose d’une prothèse en l’absence de sevrage tabagique et que cette faute est à l’origine de son dommage. Elle rappelle en effet qu’en matière de chirurgie mammaire les troubles liés au tabagisme sont connus et redoutés.
Elle finira par avoir gain de cause.
Les juges retiennent la responsabilité de l’établissement de santé, jugeant que l’absence de consignes préopératoires sur un sevrage tabagique et la pose conjointe de la prothèse ont, dans cette affaire, contribué à 50 % au phénomène de nécrose cicatricielle.
A ce titre, ils condamnent l’Institut et son assureur à indemniser la victime dans cette proportion.
⚖️ Tribunal judiciaire de Paris, 2 juin 2025, affaire n° 23/12526